Couple désir-peur Tome 6, Trois révolutionnaires : Prajnanpad - Sadra - Heidegger (Le)
L’homme c’est le désir.
Désirer c’est penser : « Il y a quelque chose en dehors de moi, et je vais l’obtenir » : argent, renommée, pouvoir, plaisir etc. Le désir d’avoir provoque aussitôt la peur de perdre. La grande peur est celle de la mort qui annule toute possibilité d’avoir. La raison est chargée de neutraliser le désir. C’est ainsi que l’homme devient l’« animal raisonnable ». Les trois grands hommes que nous avons suivis jusqu’ici ne jugent pas le désir, ils vont à sa source.
Prajnanpad voit en lui la trace de l’Infini. Rien de fini ne peut nous satisfaire. C’est le signe que l’homme ne supporte aucune limite, qu’il est infini. Heidegger voit dans la tendance spontanée de l’homme à se tourner vers le monde le signe qu’il y cherche son être. Pour Sadra l’erreur consiste à vouloir posséder le monde au moyen de représentations mentales. La véritable connaissance est « présentielle ».